Prise en charge des camptodactylies – une série de 37 cas - 04/12/15
Résumé |
La camptodactylie est une pathologie à la physiopathologie imparfaitement connue. Sa prise en charge ne fait pas l’objet d’un consensus strict. Nous avons analysé à moyen terme le résultat de leur traitement.
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique incluant les enfants ayant consulté entre janvier 2011 et septembre 2014, avec un suivi minimum de 9 mois, soit 27 enfants (37 doigts). L’âge moyen au diagnostic était 6,1ans (0,1–16,8). Le traitement était soit orthopédique (orthèse d’extension statique nocturne, kinésithérapie), soit chirurgical d’emblée en cas de flessum supérieur à 60° ou après échec du traitement orthopédique. La chirurgie consistait en une libération palmaire séquentielle selon les constatations peropératoires (plastie cutanée, libération du tissu sous-cutané, ténotomie du fléchisseur superficiel, libération de la plaque palmaire, arthrorise de l’interphalangienne proximale [IPP]).
Le suivi moyen était de 31 mois (9–129). Le traitement a été conservateur pour 32 doigts et chirurgical pour 5 doigts (dont une reprise chirurgicale pour récidive). Pour les doigts traités orthopédiquement, le flessum initial était en moyenne de 41° (15–90), réduit significativement à un flessum résiduel de 16° (0–45) (p<0,0001), au recul moyen de 32 mois (9–129). Pour les doigts traités chirurgicalement, une libération palmaire séquentielle a été réalisée, associée dans un cas à un allongement proximal du fléchisseur profond au poignet. Le flessum initial était en moyenne de 68° (40–90), réduit en postopératoire à 8° (5–10), différence cliniquement significative mais non statistiquement à cause du faible effectif (n=4 et p=0,12). Aucun déficit d’enroulement n’a été déploré.
Une évaluation clinique minutieuse (importance du flessum, réductibilité, manœuvres spécifiques, recherche d’autres malformations associées) permet de poser au mieux les indications thérapeutiques. Le traitement orthopédique doit toujours être tenté surtout s’il s’agit de formes peu sévères (flessum inférieur à 60°), réductibles et diagnostiquées précocement. La chirurgie de libération séquentielle est indiquée dans les déformations plus sévères, non réductibles ou après échec du traitement conservateur. Elle est guidée par l’examen clinique préopératoire et les données peropératoires. Lorsqu’elle est réalisée, l’arthrorise de l’IPP doit être brève, pour maintenir la réduction du flessum, permettre la cicatrisation cutanée mais sans entraîner de raideur en extension. Une prise en charge optimale, permet ainsi de récupérer une extension satisfaisante de l’IPP, sans compromettre l’enroulement global des doigts.
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Vol 34 - N° 6
P. 350 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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